Le Manoir de Rouillé
Didier Lefort est propriètaire du beau manoir de Rouillé-Harenvilliers dont il
est l’actuel propriétaire. La demeure appartient à sa famille depuis cinq
générations.
Amoureux des vieilles pierres, Didier Lefort consacre toute son énergie à
restaurer le manoir de Rouillé-Harenvilliers, mais
ses moyens financiers modestes ne lui permettent pas de réaliser des travaux
d’envergure. “Je regrette qu’aucune aide extérieure ne soit venue m’encourager”,
souligne-t-il.
Ce qu’il a déjà réalisé à force de temps et de passion est néanmoins conséquent
ainsi que chacun peut l’apprécier lors de la visite guidée par le propriétaire.
Pour la famille Lefort, le manoir a pris une âme depuis la rencontre en 1976 de
Daniel Lefort, père de Didier, avec le chanoine Aubry, alors président de
l’association Perche Canada. Le chanoine était accompagné d’une délégation de
Canadiens Français venus rendre hommage, une illustre Normande ayant habité ces
lieux, Madame de la Peltrie.
Madame de la Peltrie
Fille du sieur de Vaubougon de Chauvigny, propriétaire du manoir au début du
16eme, Mademoiselle de Chauvigny “eut une jeunesse remplie de péripéties de
toutes sortes. Elle aimait
fréquenter le manoir de Rouillé Harenvilliers; elle y rencontra le seigneur de
la Peltrie en Bivillers”. Le mariage eut lieu en 1622; la nuit de noces se passa
dans ce manoir.
C’était en même temps l’époque des premiers départs des habitants du Perche pour
la Nouvelle-France. Les premiers pionniers revinrent plein d’enthousiasme pour
ce nouveau pays. Ecoutant leurs récits,
Madame de la Peltrie dont le mari était décédé en 1628, décida de consacrer sa
fortune aux plus démunis de ce nouveau monde.
Elle embarqua à son tour pour ce pays. Elle s’installa à Québec et y fit
construire le couvent des Ursulines, institution qui existe toujours. Elle
s’éteignit le 18 novembre 1671, faisant l’admiration de tous.
A l’intérieur un escalier qui paraît d’origine est reconduit jusqu’à un présumé
deuxième étage, ce qui fait penser à son actuel propriétaire que la demeure a pu
être bâtie sous Charles V ou Charles VI, fin du 14 eme, début du 15 eme.
On comprend qu’avec un tel passé, Didier Lefort soit particulièrement motivé
pour mener à bien la restauration de son manoir.
Pour Didier Lefort le manoir de Rouillé avait à l’époque de Madame de la Peltrie,
la même configuration qu’aujourd’hui, une grosse tour avec ses meurtrières et ce
corps de maison à un étage.
Extrait du journal « Le Perche » du 14 Août 1997